H I V E R   22

A U T O M N E   22

La question de la cohésion sociale concerne tout un chacun, tant d’un point de vue citoyen que du point de vue de notre institution, en tant qu’acteur social. Au-delà des discours, comment tendre vers une société cohérente et cohésive ? Qui cherche-t-on à intégrer et à quoi ? Quels sont les effets recherchés ? Comment se vit concrètement la cohésion sociale et l’interculturalisme ? Quid de la fracture numérique, des inégalités de toutes sortes et de la gestion démocratique du pluralisme ? Que disent, de notre société, les mécanismes de cohésion et de réductions des inégalités sociales mis en place ?

Ce numéro se veut l’occasion de souligner le travail d’accompagnement des publics qui suivent des ateliers d’alphabétisation ou de français langue étrangère au sein de notre institution, et celui, plus généralement, du secteur de la cohésion sociale. Par le libre-examen, il interroge des pistes de réflexion quant à la prise en charge des publics, à l’intégration des services et le rapport avec les politiques, mais questionne aussi le lien social et l’accès aux droits, notamment des personnes les plus vulnérables.

Un dossier thématique qui pose la question de la cohésion sociale, invitant toutes et tous à un exercice critique quant à ses propres croyances, pratiques et choix démocratiques en tant que citoyennes et citoyens.

Propre des sociétés humaines, la solidarité constitue une nécessité de survie tout autant qu’une construction sociale. Elle s’appuie sur des valeurs, des croyances, des identités d’appartenance, des protocoles ou encore des éthiques et revêt dès lors divers intérêts ou formes d’exercices. 
Dans tous les cas, elle semble marquer la concrétisation d’une conscience collective. Les Etats de droit modernes sont portés par des idéaux égalitaristes et émancipateurs, et organisent une solidarité qui tend à réduire, et c’est là le paradoxe, les injustices et inégalités structurelles pourtant liées à leurs fonctionnements.

Par ailleurs, les individus et les collectivités sont aussi aux prises avec des ambiguïtés dans la responsabilité solidaire : peut-on être vraiment solidaire de ce que l’on ne voit pas, de ce que l’on ne connait pas, voire que l’on méconnaît ? Ou est-ce à l’inverse le sentiment de solidarité qui pousse à aller vers l’altérité inconnue ou méconnue, devenant ainsi une source de savoir et de transcendance de frontières préétablies, d’acquisition d’un sentiment de responsabilité élargie, et de construction d’un avenir commun ?  De qui sommes-nous solidaires ? De quelles causes souhaitons-nous, à contrario, nous désolidariser ? Comment les affects traversent-ils nos engagements ?  Que dit l’entraide de la constitution et des renforcements des groupes sociaux ? Toute solidarité est-elle souhaitable, et que dire dès lors des corporatismes et autres défenses d’intérêts particuliers ? Quelles sont les solidarités progressistes qui contribuent à l’intérêt général en tant que responsabilité démocratique ?  Comment réaffirmer le besoin de structuration des solidarités sans perdre de vue l’importance des responsabilités individuelles dans le vivre ensemble ?

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles