L’ égalité entre les femmes et les hommes fait partie des principes fondamentaux et non négociables du mouvement laïque.

On pourrait croire que ce principe est en grande partie acquis et effectif. Or, nonobstant des avancées décisives au cours du siècle dernier, nous sommes encore loin du compte. Il reste des combats à mener et certaines causes qu’on pensait gagnées sont régulièrement battues en brèche.

Cet objectif de l’égalité est partagé par de très nombreuses femmes et par des hommes… un peu moins nombreux. Mais les stratégies pour l’atteindre et les chemins pour s’en approcher divergent en de nombreux points, surtout lorsqu’il est question d’instaurer une égalité profonde et réelle dans tous les aspects de la vie, sans se limiter aux domaines des droits ou des rémunérations. Les moyens de réaliser cette belle finalité divisent la société et même les mouvements féministes. Ils sont l’objet de vives controverses, comme l’ont rappelé les polémiques qui ont défrayé la chronique ces derniers mois suite à l’affaire Weinstein ou à l’édition d’un manuel scolaire en écriture inclusive. En outre, depuis quelques années, ce sont les féministes africaines ou musulmanes qui ont ouvert un débat au sein du féminisme occidental, qualifié de “bourgeois”.

Au nom de notre démarche critique et de notre approche globale, nous avons souhaité, avec ce nouveau dossier de Bruxelles Laïque Echos, mettre tous ces débats en perspectives. Et, dans un souci d’éducation permanente, il nous a paru opportun de commencer par quelques rappels historiques et quelques clarifications conceptuelles. Ce recul et cette mise en perspective sont d’autant plus nécessaires qu’une large part des débats récents s’est déroulée sur les réseaux sociaux où l’argumentation et la nuance ne sont pas souvent de mise et où l’on trouve le pire comme le meilleur.

Nous avons cherché à faire se répondre différents points de vue qui vous permettront de vous forger votre propre opinion.

Pour les apprécier à leur juste mesure, il est important de comprendre d’où viennent les stratégies les plus radicales, à quels échecs font-elles suite ou à quels murs font-elles face. Il serait dommage cependant que des prises de positions trop excessives, qui brusquent le corps social et qui décrédibilisent leurs auteures, aillent finalement à l’encontre du progrès égalitaire au profit des femmes en général.

Enfin, nous voudrions mettre en garde les progressistes de ne pas tomber dans la logique du “deux poids deux mesures”, en acceptant pour la cause des femmes des procédés que nous refusons dans d’autres domaines comme la délation, la stigmatisation, la ségrégation, le repli sur soi, la justice populaire ou le contournement de l’Etat de droit. Si de telles dérives ont pu émerger sur la toile, heureusement, on les retrouve peu dans les authentiques plaidoyers féministes, comme vous le laisseront découvrir les pages qui suivent. Nous sommes persuadés qu’une société profondément juste et égalitaire doit être cohérente dans la place qu’elle accorde à chacune de ses composantes et dans les méthodes qu’elle utilise pour contrer les inégalités et les dominations.

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