Nos lecteurs fidèles ne seront pas surpris de lire qu’à l’issue des vacances d’été, je vous reviens – avec toute l’équipe de Bruxelles Laïque – pour vous annoncer le prochain Festival des Libertés. Notre grand rendez-vous de l’automne, de la laïcité, de la culture critique et de l’agitation démocratique.
Comme chaque année, le fil conducteur qui a guidé notre travail de programmation cherche à la fois à s’inscrire dans l’actualité et à ouvrir une réflexion citoyenne plus globale.
En 2016, nous sommes partis de l’état d’urgence sécuritaire qui règne depuis plus d’un an sur nos villes et sur nos vies, qui nous questionne autant que les attentats qui l’ont déclenché nous ont heurtés et meurtris, horrifiés et décontenancés. Les amoureux de la liberté se doivent d’être on ne peut plus vigilants tant à l’égard des fous de dieu qui veulent imposer leurs dogmes mortifères que face à toute suspension de l’État de droit dont on connaît les dérives glissantes. Nous avons souligné à maintes reprises combien la panique et la précipitation sont mauvaises conseillères.
Parmi les dommages collatéraux de ces attentats et de l’alerte qui y répond, il y a la relégation à l’arrière-plan d’autres préoccupations tout aussi pressantes : le réchauffement climatique, les ravages sociaux de l’austérité européenne, le sauvetage des migrants qui meurent en Méditerranée… Nous avons voulu les remettre en exergue mais aussi nous demander si les traiter comme des urgences ne risquait pas de rencontrer les mêmes écueils que les mesures urgentes de sécurité.
D’urgence en urgences, c’est finalement et plus largement la question de la temporalité – celle de nos rythmes de vie, du cours du monde, des progrès technologiques, des politiques déployées, des transformations sociales – que nous avons décidé de mettre en débat. Si nous voulons vivre dans un monde plus juste et plus épanouissant pour tous, devons-nous nous dépêcher d’agir ou ralentir afin de nous réapproprier le temps ? Il n’y a pas de réponse simple et unique à cette question. En tout cas, nous ne prétendons pas la donner. Dans la prolongation de l’esprit du précédent festival, il y a là matière à de belles confrontations, non seulement des réponses à proposer mais aussi des questions à se poser…
Ce vaste questionnement sera illustré par les films et les spectacles de la programmation et sera, surtout, approfondi au cours des nombreux débats du festival dont vous trouverez dans ce numéro de Bruxelles Laïque Échos quelques arguments.
Bien entendu, le Festival des Libertés, ce n’est pas uniquement un casse-tête intellectuel et politique. C’est aussi la fête, le plaisir d’être ensemble, la célébration de la créativité, de l’authenticité et de le beauté… Notre belle affiche artistique est là pour y contribuer.
Réservez d’ores et déjà les dates et achetez vos places avant qu’il ne soit trop tard.
Dans l’impatience de vous retrouver du 20 au 29 octobre au Théâtre National, je vous souhaite de fructueuses lectures et des questionnements toujours en alerte.