Les extrémismes, violents ou non, se présentent sous des formes diverses. Après la vague d’attentats terroristes islamistes qui a frappé l’Europe il y a quelques années, force est de constater la préoccupante montée de l’extrême droite, en Belgique et en Europe. Bien que du côté francophone, nous ayons parfois tendance à percevoir celle-ci comme un phénomène émanant du Nord du pays, nous aurions tort de minimiser la menace. Même si l’extrême droite peine à s’organiser politiquement en Fédération Wallonie-Bruxelles, l’infiltration de ses idées et de ses adhérentes et adhérents dans les différentes sphères de la société mérite toute notre vigilance.

Si ce numéro vise à explorer les diverses formes que peut revêtir l’extrémisme idéologique, il ne prétend pas épuiser la question. Notre objectif est plutôt de susciter la réflexion, d’inciter aux réflexes de veille démocratique, de comprendre les subtilités des discours extrémistes, malgré leur banalisation et leur propagation décomplexée, afin de savoir les reconnaître et les combattre là où ils se trouvent.

Nous abordons divers aspects de l’enjeu de la lutte contre les extrémismes : que ce soit la récupération de la laïcité elle-même par certains courants d’extrême droite, la récupération de la cause écologiste par certains discours fascistes, les dérives du capitalisme ultra-productiviste ou encore les confusions qui existent entre extrêmes de gauche ou de droite et les dissensions que la course à la radicalisation des idées engendre, avec des conséquences désastreuses pour nos démocraties. Nous restons aussi attentifs aux questions que nous n’avons pu traiter dans ce numéro car rien ne doit être laissé au hasard.

Oui, hélas, l’extrême droite et l’antisémitisme prospèrent à nouveau en Europe. Aux États-Unis, où la droite ultra religieuse est très influente, ce n’est guère mieux. La désolante décision de la Cour Suprême d’autoriser les États à limiter ou à retirer le droit à l’avortement risque d’entraîner des conséquences profondes à long terme. Nous aurions tort de croire que nos droits et libertés sont des acquis que personne ne chercherait à nous retirer, notamment en ce qui concerne celles et ceux dont l’intégrité et les droits sont les plus vulnérables.

Enfin, vous avez peut-être aperçu certaines personnes arborer le pins du triangle rouge. Créé et diffusé par l’ASBL Les Territoires de la Mémoire. Il représente la lutte contre les extrémismes. Il se veut discret, en opposition aux minorités bruyantes qui colportent des idées haineuses, mais les convictions qu’il symbolise n’en sont pas moins puissantes. Vous trouverez donc chez les personnes qui le portent, comme chez les membres du Centre d’Action Laïque, de Bruxelles Laïque et de toutes les associations laïques, des alliés indéfectibles de cette lutte contre les extrémismes.

Nous vous souhaitons un été riche en réflexion et vous donnons rendez-vous les 7 et 8 octobre à la Convention laïque 2022.

Ariane HASSID

Présidente

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