L’ÉTAT LAÏQUE, UNE UTOPIE ?

par | BLE, Laïcité, UTOPIES

  1. Ne pas lever le lièvre caché ? Visiblement, la laïcité fait peur. Parfois même à ceux qui qui la défendent – et encore plus à ceux qui la rejettent.  Comme si elle recelait une part d’ombre, redoutable par son potentiel révolutionnaire, et ce, dans ce 21e siècle, où tant d’inconnues se pointent à l’horizon. N’a-t-on pas assez à faire aujourd’hui avec des menaces planétaires, dans une petite Belgique, ignorée des Dieux où malgré tout on ne vit pas si mal, pour ne pas s’encombrer d’un combat largement inutile ? Et qui pourrait être une nouvelle pomme de discorde entre les communautés ? Cette argumentation, en termes plus savants et plus feutrés a été très largement celle qui a prévalu en 2018 après le dépôt de deux projets de loi (émanant du PS, et de Défi) demandant l’inscription de la laïcité dans la Constitution belge. Débats et rapports se sont succédés, jeux de mots aussi – neutralité, impartialité, laïcité exclusive, inclusive, et j’en passe – pour en arriver à accoucher d’une souris.  À savoir que comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, la Constitution belge, à travers ses articles, secréterait une… laïcité implicite.  À la belge, en somme.  Et qu’il valait mieux ne pas y toucher, puisque même les plus hostiles à la laïcité, s’en étaient accommodés jusqu’ ici.[1]  Surtout ne pas lever le lièvre qui se cache dans la Constitution.
  • Une laïcité en devenir ? Le plus étonnant, c’est que tout récemment, sous la dernière législature, deux partis (le PS et Défi) ont réitéré leur essai législatif, en déposant une fois encore, des projets de loi sur la laïcité dans la Constitution. Ces projets ont peu de chances d’aboutir puisque les articles spécifiques à cette révision ne seront pas soumis à révision dans la prochaine législature. Sauf à se faufiler dans un grand chamboulement de la Belgique à la faveur de l’article 195, l’essai sera vain. Et pourtant, lors des débats électoraux de juin dernier, de nombreux candidats francophones se sont révélés favorables, si pas à l’introduction de la laïcité dans la Constitution, du moins à un grand nombre de thématiques laïques soulevées dans le Mémorandum du CAL.  Et ce, au moment même où la revue française Marianne[2] souligne le peu d’appétence des candidats français aux élections européennes aux questions de laïcité Alors, la laïcité implicite, serait-elle plus vocale qu’une laïcité constitutionnelle qu’on ne remarquerait plus ? La question, en tout cas, est posée.
  • Dieu, invité permanent à l’Europe. Le débat sur la laïcité dans la Constitution ne concerne pas que les États. Il traverse toute la construction européenne, de son origine à nos jours. Si à travers ses institutions[3] l’Europe ne laisse aucun pouvoir politique aux Églises, dans les faits, la relation entre les deux reste un sujet sensible, justement parce que politique. Le pape Jean Paul II l’avait bien compris et il avait soigneusement préparé l’élargissement de 2004, avec les pays candidats de l’Est. En vue d’un objectif affiché : la restauration de la grande Europe chrétienne. On doit à l’influence papale directe, dès la fin du 20éme siècle, le refus d’inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux, ainsi que les tentatives réitérées, de mentionner les racines chrétiennes de l’Europe dans ses textes fondamentaux.  Dès 1988, dans un discours au Parlement européen à Strasbourg, en présence de Simone Veil, le pape rappelle cet héritage chrétien. Lui qui avait connu le nazisme et le communisme, voit dans le christianisme, un garde-fou contre les bégaiements tragiques de l’histoire. En 1991, Jean-Paul II, encore une fois, réaffirme ce grand dessein européen, en convoquant Goethe, témoin irrécusable de moralité de cet héritage religieux : «  L’Europe, disait Goethe, est née en pèlerinage et le christianisme est sa langue maternelle ».  Mais la tentative du Vatican d’inscrire les racines chrétiennes de l’Europe en préambule de la charte, échoue. Le Pape ne peut éviter l’inclusion des droits des homosexuels dans la Charte, mais il réussit à faire barrage au droit à l’avortement. Rebelote en 2002, lors de la Convention qui préparait le Traité Constitutionnel :  Dieu s’y invite dès la première séance. Et toute l’Église catholique se mobilise pour réaffirmer l’héritage chrétien de l’Europe. Mgr Martino, Président du Conseil Pontifical, intervient en 2003, dans un Congrès de l’Université pontificale ‘Regina Apostolorum’. Le titre de sa communication est explicite : « La Convention européenne : les racines chrétiennes de l’Europe, de l’Est à l’Ouest ». Mgr Martino revient au plaidoyer antérieur de Jean Paul II. Mais comme le pontife, et à cause de l’opposition de Valery Giscard d’Estaing qui présidait la Convention, il essuie lui aussi un échec. Il n’y aura pas racines chrétiennes dans le Traité constitutionnel. Mais la dernière phrase du discours du prélat va survivre. Quasi mot à mot. Mgr Martino avait terminé ainsi : « En reconnaissant la contribution des Églises au bien commun, l’UE pourra instaurer avec elles un dialogue structuré, qui favorisera et consolidera sans doute le progrès de l’Union elle-même ». Il faisait des Églises une sorte de ’guide spirituel’ de l’Europe. Cette phrase se retrouve presque à l’identique, après l’échec de la ratification du Traité Constitutionnel[4], dans l’article 17 du Traité de Lisbonne qui le remplace. À la nuance près que le dialogue structuré ne doit pas être instauré qu’avec les Églises, mais aussi… les associations philosophiques non confessionnelles reconnues par les États. Une création sui generis : ces associations étaient alors quasi inconnues au bataillon. Car ni la Franc-Maçonnerie, ni les associations laïques ou humanistes existantes n’avaient vraiment poussé à ce dialogue. Un dialogue d’ailleurs bien cadenassé, puisqu’il ne pouvait porter ni sur des questions politiques, ni sur des questions religieuses. Mais bien sur des questions sociales, voire éthiques.  Le Traité de Lisbonne reconnaissait donc implicitement aux Églises comme aux associations philosophiques, le droit, si pas la mission, de se pencher sur les valeurs de l’Europe.  Ce Traité, et son art.17 sont toujours en vigueur aujourd’hui. Et en tant que laïcité organisée, le CAL y fait régulièrement entendre sa voix.  Les papes aussi et très clairement. En 2014 le pape François est invité à Strasbourg au Parlement européen, et il y parle au lutrin de l’hémicycle, comme chef de l’état théocratique du Vatican.  Mais dès ses premiers mots, au nom de l’universalité des valeurs qu’il défend, il déclare s’adresser à tous les citoyens européens – et non pas seulement à ses fidèles.  Il reçoit une standing ovation, car l’homme est charismatique. Mais à l’analyse, ses propos sont nettement moins enthousiasmants.  Le pape dessine en effet une Europe du futur à deux faces. L’une conservatrice et l’autre sociale.

La première face s’appuie sur une vision transcendante du droit à la vie dès la conception – condition dont le pape fait dépendre la survie morale de l’Europe.  Cette vision est cadenassée par les concordats signés entre le Vatican et les pays européens.  Le pape exclut clairement toute velléité de contraception, d’avortement, d’euthanasie, de recherche sur les cellules souches, assimilant ces pratiques à ‘une culture du déchet’. Nous Européens, aurions cyniquement tendance à nous débarrasser de ce qui nous gêne. Les vieux, les malades, les handicapés, les enfants non désirés, etc.

L’autre face, sociale, remet l’Homme au centre de de la construction européenne et fustige une Europe qui accroit la richesse des uns et la pauvreté des autres, rejette les immigrés etc.  On reconnaît là la doctrine sociale de l’Eglise – et c’est un programme auquel la laïcité pourrait adhérer, à condition de s’interroger sur les causes du mal.  Pourquoi produisons-nous tant de discriminations et de souffrances, tant d’inégalité et de précarité. Et dès lors comment faire pour que la liberté, l’égalité et la fraternité, soient autre chose qu’un mantra vide de sens sauf pour quelques privilégiés ? Comment arriver à ce que la laïcité fasse sens pour tous, y compris et surtout pour les plus vulnérables ?  Cette question-là est centrale pour le CAL, Mais pour ce qui est de la première face, l’Église catholique l’a perdue et depuis longtemps. Car ni Jean-Paul II, ni Benoit XVI qui fut son ombre, ni le pape François, ces trois pontifes du 21ème siècle, n’ont réussi à entraver la sécularisation croissante de l’Europe. Aujourd’hui le droit à l’avortement est reconnu dans 25 pays européen, sur 27, y compris au Portugal, en Espagne, en Italie, en Irlande ou la religion catholique reste très puissante.  Les droits des LGBTQI+ sont entrés dès 2000 dans la Charte des droits fondamentaux. Pas encore le droit à l’avortement.[5] Quant au droit à mourir dans la dignité, il progresse lentement à travers l’Europe. Par contre, la fragilité de ces droits, en cas de changement politique dans un pays, saute aux yeux. Le recul du droit à l’avortement aux États-Unis, initié par Trump sous la pression des évangélistes américains l’illustre pleinement. Et la montée du fondamentalisme religieux – qu’il soit islamiste, évangélique, catholique- menace directement les droits fondamentaux.

Les États membres où l’extrême droite pourraient monter au pouvoir, cherchent à garantir la stabilité de leurs acquis démocratiques. Par exemple, en les inscrivant dans leur Constitution. Et en délégant à des institutions juridiques et des associations le soin de défendre ces valeurs et ces acquis. C’est ce que fit récemment la France, inscrivant le droit à l’avortement dans sa Constitution. Comme on consolide sa maison avant le passage d’un cyclone annoncé…

  • La laïcité comme socle de l’État de droit. Car ce 21e siècle va voir revenir en force les fondamentalistes religieux, y compris dans leurs dérives terroristes. Depuis 2001, et l’attentat de New York, l’Europe retient son souffle. En écho, le Président Bush déclare la guerre aux ‘États voyous’ et trace ‘l’axe du Mal’ : l’Irak est la première cible, et depuis lors le Maghreb et le Mashrek entrent dans une période de guerre et d’instabilités, qui fut une aubaine pour les partis fondamentalistes. À Madrid, l’attentat d’Atocha du 11 mars 2004, fait 191morts et 1800 blessés. D’abord attribué à l’ETA, les enquêteurs découvrent bientôt qu’il s’agit de djihadistes islamiques.  En fait, depuis la guerre d’Irak, une multitude de groupes terroristes vont se structurer, financièrement, technologiquement, idéologiquement, en s’appuyant sur les réseaux de communication les plus sophistiqués. Et la ceinture méditerranéenne de l’Europe, qui devait être sa ceinture de sécurité selon la doctrine du Haut Représentant de l’époque, l’Espagnol Xavier Solana, devient une poudrière. Les populations fuient et tentent d’immigrer en Europe, des terroristes s’y infiltrent, et la peur fait le lit de l’extrême droite européenne toujours en embuscade. Partout en Europe, les communautés immigrées parfois depuis plusieurs générations se sentent prises en otage. Tiraillées entre la tragédie qui frappe le pays d’origine et leur attachement au pays d’accueil où ils ont construit leur vie. Après des attentats dans différentes villes européennes, le terrorisme islamiste frappe durement la France. L’attentat de Charlie Hebdo d’abord au début de l’année 2015, et quelques mois plus tard, en octobre, le Bataclan et un magasin Kascher sont touchés. Ce dernier attentat a fait un maximum de victimes. Pas moins de 130 morts et 413 blessés. La tension est extrême en Europe, comme dans le monde.  En Belgique, en février 2016, le Sénat se réunit pour discuter de l’opportunité d’introduire la laïcité dans la Constitution.  Le Président du CAL, Henri Bartholomeeusen défend vigoureusement cette inclusion, rappelant que la laïcité n’est pas contre les religions, que c’est un principe humaniste qui protège tous les droits fondamentaux y compris d’exercer librement la religion de son choix, d’en changer ou de ne pas en avoir. Dans un État pluraliste, avec une grande diversité dans la population – sur le plan ethnique, religieux et culturel, la laïcité protège le vivre ensemble. Avec comme garantie, l’État de droit et ses institutions.  Les propos d’Henri Bartholomeeusen sont décisifs et ils font écho à l’inquiétude ambiante.  Ils deviendront l’article 4 des statuts du CAL, remplaçant la première mouture, inspirée de Lucie de Brouckère. La réflexion du Sénat belge n’aura pas le temps d’aboutir : moins de trois semaines plus tard éclatent des attentats à l’aéroport de Zaventem et dans le métro bruxellois. Vive émotion du pays tout entier.  La communauté musulmane défile dans les rues de Bruxelles sous des drapeaux : Pas au nom de l’Islam, qu’elle dépose aux pieds des marches de la Bourse, devenue lieu de recueillement et de rassemblement.  Mais la laïcité n’est toujours pas entrée dans la Constitution. La valse-hésitation et les débats parlementaires reprennent en 2018.  Et la mouvance chrétienne, avec ses juristes, estiment alors que la laïcité implicite de la Constitution est un garde-fou suffisant pour protéger l’État de droit, d’autant que le Nord du pays n’est pas preneur d’un changement constitutionnel.[6] Et qu’à la limite peut-être, le terme neutralité, ou impartialité serait plus approprié, puisque le Cal, soit la laïcité organisée, existe déjà comme ‘philosophie non confessionnelle’ ce qui prêterait à confusion.  Comme si la Déclaration universelle des droits de l’homme devenait superflue parce qu’il existerait une Ligue des droits de l’homme… !
  • Le retour des temps sombres. Alors pourquoi ces réticences ? Et sommes-nous tellement certains qu’il n’y a aucun risque de voir revenir un jour, le fascisme, le nazisme, sous d’autres visages peut-être, mais faisant autant de morts ?  Nous avions parié sur la paix et nous sommes en train de la perdre avec l’Ukraine et Gaza. Les États-Unis ont eu Trump, l’assaut du Capitole, et la radicalisation d’une aile décisive de l’Eglise évangélique pour le soutenir. Et l’extrême droite a pris le pouvoir en Europe, et fait des scores historiques y compris parmi ses pays fondateurs. Elle est déjà au gouvernement en Italie, et aux Pays Bas, a des candidats présidentiables en France avec le RN, revient en force en Allemagne avec l’AFD et en Belgique, le Vlaams Belang poursuit son irrésistible ascension. Alors que de son côté la NVA joue le chaud et le froid et pousse à la naissance de petits partis d’extrême droite en Wallonie. Et est demeuré le 9 juin 2024, le premier parti de Flandre, talonnée de tout près par le Vlaams Belang. Mais le plus inquiétant est sans doute le front que l’extrême droite construit en Europe. Il se fonde non pas sur un principe humaniste, mais sur le rejet de l’Autre – le rejet, la peur, voire la haine de l’étranger. L’immigration est son bouc émissaire.  Ces partis réclament la fin de l’universalisme. Dans cette nouvelle doctrine, dite ‘illibérale’, le droit du sang prime sur le droit du sol. C’est la position de Trump, comme celle de Victor Orban, de Marine Le Pen, de Geert Wilders, de Tom van Grieken…et la liste ne s’arrête pas là.  Si ce néo-nationalisme peut être théorisé, peaufiné, rendu presque présentable, chez Georgia Meloni, Bart De Wever, ou Jordan Bardella il n’en est pas moins redoutable. Car s’il atteint ses objectifs, l’universalisme de la Déclaration des droits de l’homme est à ranger au placard. Dans un tel cas, non tous les hommes -et les femmes – ne naîtront plus égaux en dignité et en droit, qu’on se le dise. Et c’est bien là le danger pour la laïcité. Et pas seulement à cause des coups de boutoir portés à cet universalisme. Mais surtout parce nous nous révélons impuissants à le défendre. Et à saisir les enjeux sociétaux qui s’y rattachent. Cynthia Fleury, la philosophe française, a une très belle formule pour ramasser l’urgence du moment.  Elle écrivait en 2015 : « Il faut prendre  soin de l’État de droit, comme on prend soin de soi ».[7]  Pour le défendre, nous sommes tous, individuellement, irremplaçables. Et c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui : du droit, des droits, de l’État de droit, de la liberté, de l’égalité, et de la fraternité.  Et de la dignité de la vie de la naissance à la mort.  De ces ‘biens communs’ qui ne peuvent nous être volés.[8]
  • Un Etat de droit laïque est tout sauf neutre. On ne défend pas ‘implicitement’ le bien commun. Alors, l’État belge est-il vraiment laïque ?  Ou plutôt, impartial ? Voire neutre ? Et cette adjectivation doit-elle s’afficher par des symboles ou des signes extérieurs, ou s’effacer dans la pluralité des affichages convictionnels, lesquels sont censés, comme un disque aux couleurs de l’arc en ciel tournant à grande vitesse, ne plus laisser apparaitre que le blanc ??? Une neutralité blanche et lumineuse issue de la diversité ?  Ne rêvons pas. Un État de droit laïque est tout sauf neutre – et ses actions sont des combats engagés, car les adversaires sont de taille. Il ne s’agit, ni d’une philosophie, ni d’une utopie, ni d’un rêve. Les faits sont là, les temps sont là, le décor est planté et les acteurs sont déjà en coulisse. En embuscade. Allons-nous rester les spectateurs impuissants du spectacle annoncé ? Nous en connaissons la fin, jusqu’à la nausée. La combinaison du nationalisme, de l’extrême droite, et du fondamentalisme religieux a toujours été mortifère dans l’histoire. Et pour les plus jeunes, qui n’ont pas connu ces temps sombres, le faux journal ‘Vraiment !’ que le CAL a distribué avant les élections tirait la sonnette d’alarme. Ce journal imaginait un pays ou l’extrême droite aurait pris le pouvoir. D’abord les jeunes lecteurs de Vraiment ont ri, croyant à de l’humour, devant les droits supprimés – droits des femmes, des homosexuels, éducation, chômage etc…- et le soutien sans état d’âme, des chroniqueurs à ces mesures.  Si ce n’est qu’il ne s’agissait, ni d’humour, ni de science-fiction. Les exemples provenaient de ‘vrais’ pays ou l’extrême droite avait vraiment pris le pouvoir. C’est bien le script de la pièce annoncée. Allons-nous vraiment la mettre à l’affiche ? On se souviendra longtemps des débats électoraux de l’extrême droite flamande de 2024, où l’immigré, le chômeur, le Wallon fainéant, ont été accusés de plomber l’avenir de la Flandre. Et où le Vlaams Belang revenait sur les racines chrétiennes de l’Europe, seul moyen selon lui, d’éviter le ‘grand remplacement’ islamiste. En sommes-nous vraiment arrivés là ?

Il faut inscrire la laïcité dans la Constitution. Certes, cet acquis ne dissipera pas tous les nuages qui se profilent à l’horizon. La Constitution n’est pas un grigri.  Mais c’est un signal fort pour dégager l’avenir. Revenir à l’État de droit, à ses valeurs humanistes et à la défense du bien commun. Et dans ce bien commun, il y a le climat et l’environnement. Il faut répondre à l’inquiétude grandissante des jeunes. Car leur appel est clair : la préservation de la planète est le combat le plus urgent. L’avenir ne peut leur être volé. Et ça, ce n’est pas de la fiction.


[1] Cf le dossier très complet dirigé par Xavier Delgrange et édité par les Cahiers du CIRC , n° 4, juillet 2020, pp 26-77.

[2] Marianne n°1419 du 23 au 29 mai 2024, Elections Européennes : la laïcité, ce n’est toujours pas leur priorité par Hadrien Brachet, pp26-27

[3] Le Conseil, le Parlement, la Commission et les deux grandes instances juridiques que sont la CEDH et la CEJ

[4] Le Traité Constitutionnel a été signé par les gouvernements des Etats membres, mais devait ensuite être ratifié par les citoyens de ces Etats, suivant la procédure du pays : qu’elle soit parlementaire ou par referendum.  Après 10 ratifications réussies, et l’échec par référendum de la France et des Pays Bas le processus fut arrêté.  Et le Projet de Constitution abandonné.

[5] Malgré le vote en 2022 au Parlement européen d’une résolution (non contraignante) demandant l’introduction du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux.

[6]  Cf Xavier Delgrange op.cit.

[7] Fleury Cynthia (2015) Les irremplaçables, Gallimard, 224 p.

[8] Fleury Cyntha et Antoine Fenoglio (2022) Ce qui ne peut être volé.  Charte du Verstohlen.  Tract Gallimard 2022, 48p.

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