Dans ce nouveau dossier thématique du Bruxelles laïque Echos, nous tenterons de vous montrer les divers visages de la précarité, sans avoir la prétention d’épuiser le sujet, car malheureusement la précarité se cache partout, même là où on ne s’y attend pas. À l’aube des élections, qui se profilent à tous les niveaux, il nous semble incontournable d’aborder ce sujet. La paupérisation, le « précariat » et autres termes qui se multiplient pour parler des personnes en situation de vulnérabilité sont de plus en plus présents dans notre quotidien, dans nos médias et dans nos actions sociales. C’est d’ailleurs le thème de la compagne communautaire du Centre d’Action Laïque (CAL) pour 2024.
Vous aurez sûrement remarqué le changement de format du Bruxelles Laïque Echo. Vous y découvrirez ausside nouvelles rubriques, telle que « Focus jeunesses », où nous donnons la parole à une association qui vient en aide aux jeunes en recherche d’un logement. La rubrique « Portrait » retrace le parcours d’une Bruxelloise ou d’un Bruxellois qui s’est investi pour la thématique. Pour cette première, nous avons croqué le portrait de Bernard De Vos. Cette rubrique permet de mettre en lumière le parcours de gens connus du public, afin de mieux comprendre leurs prises de positions et actes militants. Vous y trouverez également une chronique écrite sous pseudonyme, pour raison d’anonymat, afin d’aborder la thématique sur un ton plus caustique et moins intellectualisant.
Les rubriques plus classiques du BLE ont été maintenues. Nous vous proposons une interview avec une porte-parole du CIRE pour aborder la question des sans-papiers et des personnes issues de l’immigration de manière plus générale. Le Livre-Examen, quant à lui, traite la question de la précarisation dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche dans les universités, une face souvent cachée de la précarité.
Un article est aussi consacré à l’extrême-droite qui, sous ses airs de défenseur des classes populaires, cherche souvent à exclure et à créer ou entretenir une certaine précarité qui guette certains segments de la population. Il est aussi question de la précarité du statut des personnes qui perdent des droits sociaux en passant sous le régime de la cohabitation légale, thématique chère au CAL. Un autre article évoque la précarité du secteur associatif, avec le point de vue du Collectif 21, créé lors du centenaire de la loi sur le secteur. Nous abordons aussi la question de la précarité au travail, notamment dans le domaine du nettoyage et des titres-services, lequel a fait l’objet d’un événement dans nos locaux, durant le mois d’avril. Et nous terminons avec un article qui aborde, à travers le prisme de la philosophie politique, le lien entre politiques, inégalités sociales et précarité en Belgique, pour découvrir que la philosophie ne se limite pas à des réflexions utopiques, mais peut nous permettre de créer des outils critiques pour évaluer nos politiques.
Ce numéro du BLE cherche à montrer la diversité des formes de précarité qui existent aujourd’hui, afin d’alimenter le débat démocratique, dans un monde où les inégalités sociales et la précarité ne cessent d’augmenter. En tant qu’humanistes, nous ne pouvons pas cyniquement détourner le regard sur cette triste réalité.
