BD EXAMEN : LES VIEUX FOURNEAUX

par | BLE, DEC 2015, Social

DESSINATEUR : PAUL CAUUET SCÉNARISTE : WILFRID LUPANO

Pépite dans l’univers florissant de la bande dessinée, Les vieux fourneaux de Wilfrid Lupano plonge le lecteur dans une épopée haute en couleurs ponctuée d’humour, de tendresse, d’authenticité et de réalité sociale.

Pierrot, Mimile et Antoine, trois septuagénaires, amis d’enfance, ont bien compris que vieillir est le seul moyen connu de ne pas mourir. Quitte à traîner encore un peu ici-bas, ils sont bien déterminés à le faire avec style : un œil tourné vers un passé qui fout le camp, l’autre qui scrute un avenir de plus en plus incertain, un pied dans la tombe et la main sur le cœur. Une comédie sociale aux parfums de lutte des classes et de choc des générations, qui commence sur les chapeaux de roues par un road-movie vers la Toscane, au cours duquel Antoine va tenter de montrer qu’il n’y a pas d’âge pour commettre un crime passionnel.

A travers les trois tomes déjà parus, Lupano pose une intrigue soutenue qui, parsemée de flashbacks, nous révèle progressivement les péripéties partagées par ces trois septuagénaires aux caractères bien trempés. Ainsi, à côté de la trame principale, nous découvrons peu à peu ce qui a rapproché les protagonistes  à en devenir les complices d’une vie. Ensemble, ils ont vécu les jeux de l’enfance, les passions amoureuses, les luttes sociales, la désobéissance… et ils n’ont pas dit leur dernier mot ! Ces syndicalistes infatigables adaptent, tant bien que mal, leurs actions militantes et leurs coups de becs plus intimes aux moyens du bord.

L’histoire exploite en outre un tendre regard intergénérationnel en plaçant Sophie,  la petite fille d’Antoine, sur le devant de la scène. Les personnages plus secondaires demeurent consistants et donnent la réplique à travers les dialogues sentis et acerbes qui ponctuent cette bande dessinée.

Graphiquement, le dessin de Paul Cauet s’imprègne pleinement de l’histoire et des personnages, en leur restituant leur carac- tère bien trempé par un trait vif, à la limite de la caricature. Les couleurs rehaussées tranchent quant à elles harmonieusement avec les nuances de gris utilisées pour les flashbacks.

Le troisième volume vient de paraître, vivement le quatrième !

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