Le Collectif 21 regroupe des associations et des fédérations d’associations (sans prétention à l’exhaustivité ni à la représentativité) soucieuses de réfléchir, sensibiliser et mobiliser autour de la spécificité, de la légitimité et de la nécessité du fait associatif à la veille du centenaire de la loi sur les ASBL (27 juin 1921) et au lendemain de leur enterrement dans le Code des Sociétés et des Associations (23 mars 2019).
Depuis le début de l’année 2020, le Collectif 21 propose au secteur associatif, et à toute personne intéressée par la question, une vaste réflexion concernant les enjeux tant politiques, démocratiques, éthiques, écologiques et sociaux qui traversent ce champ. Les rencontres publiques, comme tous les événements de cette période, ont dû être orientés vers des versions en ligne mais ont bien pu se tenir. Le déconfinement aidant, les festivités en présentiel pourront enfin reprendre. Par ailleurs, l’initiative se clôturera avec la réalisation d’un ouvrage et d’un documentaire pour l’année 2022. À l’occasion de cette demi-année 2021, je vais tenter l’humble exercice de faire un temps d’arrêt et de pointer quelques enjeux qui semblent fondamentaux pour l’avenir du secteur associatif.
La question du temps est moins triviale qu’il n’y paraît. Il importe d’évoquer le temps du lien, de l’informel, difficilement quantifiable et pourtant propre à une éthique de métier. Il s’agit aussi de donner le temps aux travailleuses et travailleurs de prendre connaissance des lois cadres, décrets, arrêtés en vigueur et en cours de négociation, afin de rendre concret le rôle des protagonistes concernés dans un processus de concertation indispensable aux processus démocratiques.
Un autre point qui doit attirer notre attention est très certainement celui de notre rapport au lucre. La non-marchandisation est à un point tournant, bousculé par la récente réforme des ASBL, mais aussi par l’évènement de l’économie sociale. Une veille démocratique associative semble essentielle sur ce changement de paradigme.
Il apparaît également important de questionner l’injonction au “vivre ensemble”, finalité tout à fait légitime. Cependant, cette conception repose sur des volontés qui portent en elles le risque de cacher les inégalités structurelles qui conditionnent les conflits sociaux. Il s’agirait ici de ne pas perdre de vue la portée de transformation sociale et donc le rôle de contre-pouvoir du secteur associatif.
Enfin, la question de l’historicité et de la mise en récit des associations est un point aveugle et pourtant essentiel à l’anticipation des enjeux futurs. Les pratiques de mémoire, de reconnaissance et de lien social et culturel ne peuvent qu’étayer un secteur qui, comme le reste de la société, fait aujourd’hui face à des défis sociaux, écologiques, civilisationnels des plus importants.
Quelques lignes donc pour témoigner brièvement de ce qui a pu être abordé, ou le sera demain, dans le cadre de ce cycle de travail. Les traces et l’agenda sont disponibles en ligne et le programme, encore riche, continue de se construire pour rendre cet anniversaire le plus porteur de sens et de pouvoir d’agir pour des horizons émancipateurs.
