La thématique de la jeunesse est l’une des plus complexes. D’abord, nous avons choisi de parler des jeunesses, afin d’éviter l’écueil du paternalisme. Il est délicat d’aborder le sujet sans substituer à la parole des jeunes un regard, un discours “d’adultes”. Bien évidemment, nous ne pouvons pas parler à la place des jeunes, mais nous avons cherché à leur laisser la parole, notamment avec toute l’effervescence qu’il y a autour de la Fabrik et du Festival TakTik que nous organisons, en partenariat avec des jeunes de 13 à 17 ans, au mois de juin prochain.
Initialement prévu en 2020, le Festival TAKTIK est le fruit d’une collaboration entre le Théâtre National Wallonie-Bruxelles et Bruxelles Laïque. La Compagnie Artara en assure l’aspect artistique. Le Festival s’est construit avec un groupe de jeunes qui s’est réuni sous le nom de “Comité J”.
Pour parler de cet événement, notre équipe propose une interview des jeunes du Comité J. S’ensuit un article d’un journaliste qui travaille sur la thématique des relations parents- élèves-école, puis d’une déléguée de l’équipe socioéducative, relatif à une pièce de théâtre sur le thème de la désobéissance, présentée plus tôt cette année au Théâtre National. Ce petit dossier TakTik se termine avec un article qui aborde l’angle de la création artistique, en collaboration avec les jeunes.
Mais la thématique de la jeunesse ne se limite pas à nos activités. Elle pose aussi une foule de questions sociopolitiques. S’intéresser aux droits des jeunes, c’est s’interroger sur les fondements mêmes de l’égalité des chances dans nos sociétés, sur les dysfonctionnements de la bureaucratie, de la prise en charge, du soin, de l’écoute des jeunes dans des processus souvent déconnectés de leurs besoins, sans parler des questions politico-juridiques, comme le rapatriement des jeunes Belges présents sur le territoire syrien.
Loin de prétendre régler toutes ces questions et y apporter des pistes de solutions qui pourraient mettre tout le monde d’accord, l’objectif de ce dossier thématique est de mettre en lumière le besoin impérieux des jeunes de se faire entendre. Sans droit de vote, les jeunes sont souvent instrumentalisés par les politiques, mais rarement écoutés, puisqu’ils ne représentent pas une clientèle électorale. Les droits des jeunes doivent donc être défendus de manière à faire valoir leurs intérêts, en étant à l’écoute de leurs perceptions et revendications. C’est notamment le cas du projet du Comité J de créer un syndicat d’élèves et d’impliquer celui-ci dans l’élaboration du règlement d’ordre intérieur des écoles (ROI). Bref, nous souhaitons croiser différentes perspectives liées à la jeunesse. Ce sont en effet les jeunes d’aujourd’hui qui feront le monde de demain.
Nous espérons que ce dossier interpellera nos lecteurs et leur permettra de mener leur propre démarche libre-exaministe pour trouver des solutions aux problèmes qui freinent l’émancipation et l’épanouissement des jeunesses d’aujourd’hui.