Entre les difficultés majeures auxquelles ne cessent de se confronter nos sociétés, les tensions politiques actuelles et le discrédit provoqué par les pratiques de certains élus, les élections communales du 14 octobre prochain se profilent comme un moment démocratique décisif et commencent à mobiliser les intérêts et les prises de positions. L’effervescence est palpable.

Dans la politique belge, comme dans le reste du monde, il semble que ce qui paraissait sûr et légitime hier est aujourd’hui instable et propice aux remises en question, parfois radicales. Les plaques tectoniques s’entrechoquent et pourraient donner lieu à l’irruption de nouveaux partis et donc de nouvelles alliances. Tous les possibles sont ouverts. Les médias se font par ailleurs le relais des attentes citoyennes d’une politique construite et mise en œuvre autrement et d’une revitalisation démocratique afin de rétablir le lien de confiance qui doit exister entre les électeurs et les élus. Au-delà de ces constats et des slogans auxquels ils donnent lieu, il est impératif de réfléchir au sens, à la portée et aux modalités de la démocratie locale et de la politique communale afin qu’elles retrouvent leurs lettres de noblesse.

La Commune demeure le niveau de pouvoir le plus proche des citoyens, là où il est le plus aisé de s’impliquer pour influencer des prises de décisions portant sur des enjeux concrets ayant des effets tangibles dans le quotidien des citoyens. Il est aussi celui qui a permis, ces dernières années, les expérimentations démocratiques représentatives les plus innovantes. Il pourrait être tentant de baisser les bras au vu du peu de marge de manœuvre et d’autonomie dont disposent les communes et de tout ce qui se décide par ailleurs aux niveaux régional, fédéral et européen… sans parler des enjeux globaux et des structures multinationales. Mais, comme nous l’avons souvent répété, la démocratie est d’abord et avant tout l’engagement perpétuel de la société civile envers elle-même. Il ne faut donc pas abandonner, mais plutôt redoubler d’ardeur.

Avec ce nouveau numéro de Bruxelles Laïque Echos, nous entretenons le débat démocratique en rappelant que, malgré les contraintes qui pèsent sur les administrations communales, celles-ci sont compétentes sur certaines matières dans lesquelles le mouvement laïque est impliqué de longue date, comme l’école publique, l’action sociale, le logement, etc.

Il serait néanmoins injuste de réduire les élections au moment de l’acte de vote. Les campagnes électorales permettent de confronter les visions diverses de notre futur commun. Elles donnent l’occasion de débattre sur le fond, sur les idées, mais aussi sur des projets concrets d’aménagement de l’espace public. . Mais entre deux campagnes, nous devons rester vigilants pour défendre nos libertés individuelles et surveiller la manière dont nos élus exercent leurs prérogatives. et ne pas hésiter à contester en cas d’abus. Il faut aussi tenter d’expérimenter de nouvelles formes de démocratie, notamment la démocratie participative et ses diverses modalités.

Nous vous invitons donc à joindre vos efforts aux nôtres pour réfléchir aux enjeux locaux et à de nouvelles façons dont les citoyens et les associations pourraient les prendre en charge. Il y a là un potentiel fort et nous sommes convaincus que nos pratiques de l’éducation permanente et de l’exercice du libre-examen peuvent contribuer à susciter des initiatives qui feront émerger ce potentiel. Au plaisir de vous croiser et de vous entendre lors de futurs débats et manifestations citoyennes sur le parcours menant au scrutin du 14 octobre prochain.

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