L’ÉTERNEL RETOUR DE LA FIN DU MONDE

par | BLE, Environnement, JUIN 2019

La crainte de l’apocalypse et les fantasmes millénaristes sont des sentiments, ensuite des mouvements, qui apparaissent de manière constante en chaque période de transition et d’incertitude, de fin de règne ou d’interrègne. L’idée  que nous traversons actuellement un tel moment charnière est partagée par de plus en plus d’analyses issues d’obédiences les plus diverses. Ce vers quoi nous sommes en transition s’avère nettement moins clair et consensuel. Et, face aux bouleversements climatiques et aux menaces qu’ils font peser sur l’avenir de l’humanité ou de la planète, on voit à nouveau fleurir des théories catastrophistes, des annonces de fin du monde et un engouement pour les gourous.

Dans son imposante et minutieuse étude des courants millénaristes du XIe au XVIe siècle en Europe, Norman Cohn montre que c’est à chaque fois dans des circonstances d’essor démographique, d’industrialisation accélérée, d’aggravement des inégalités et d’affaiblissement des liens sociaux traditionnels qu’un sentiment collectif d’impuissance, d’angoisse et d’aspiration au royaume ultime se donne libre cours.[1] Les tenants de l’écologie profonde, les survivalistes ou les prêcheurs de la “collapsologie” (étude de  l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle) et de la “collapsosophie” [2] (sagesse de l’effondrement) partagent de nos jours, à notre sens, maintes caractéristiques et perspectives de ces courants apocalyptiques propulsés par les basculements de la fin du Moyen- Âge. Dans le monde francophone, le plus messianique de ces prédicateurs est l’ancien ministre Yves Cochet qui annonce une catastrophe globale et la fin de l’électricité, de la voiture, du système bancaire, de l’approvisionnement alimentaire des villes, etc. pour les années 2020. Le plus populaire et charismatique demeure sans conteste Pablo Servigne, dont les conférences suscitent enthousiasme et conversion aussi bien in vivo qu’en virtuel.[3]

La thèse principale de Cohn affirme que les mouvements eschatologiques répondent à des situations et des dynamiques similaires aux mouvements révolutionnaires dont ils ont souvent été des précurseurs ou des inspirateurs. Mais ce ne sont pas eux qui ont changé le monde, ce sont les révolutionnaires. Peut-être pourrait-on en dire autant des nouveaux fanatiques de l’apocalypse que sont les collapsosophes.

LA SÉCULARISATION DE L’APOCALYPSE

La différence majeure qui distingue les catastrophistes d’hier et d’aujourd’hui réside dans l’origine de l’apocalypse. Avec la menace nucléaire apparue à la moitié du siècle dernier et ensuite la menace climatique venue hanté sa fin, ce n’est plus la colère divine mais la puissance humaine qui risque de sonner le glas de ce monde ci. La fin du monde a dès lors cessé de concerner uniquement la foi pour s’adresser à la raison.

Dans un texte intitulé “L’Apocalypse déçoit”, Maurice Blanchot déployait une critique  de l’essai du philosophe chrétien, Karl Jaspers, sur la bombe atomique [4] dont l’acuité s’applique presque mot à mot aux réserves que m’inspirent les catastrophistes climatiques. Dans les deux cas, les chantres de la fin posent la possibilité d’une destruction radicale de l’humanité et de la planète par l’humanité comme un commencement inédit et un point de non-retour. Si les collapsolgues pointent le caractère global et interconnecté de la menace comme une absolue nouveauté de la mondialisation, les cassandres nucléaires ne disaient pas autre chose dans un contexte de guerre froide. Dans les deux conjonctures, la conjecture de la fin se chiffre en quelques décennies. Et, chacune à leur tour, ces deux menaces donnent lieu à des contestations du pouvoir de l’homme, de sa place dans la nature et de sa technologie. En d’autres mots, des formes de délégitimation de l’humanisme qui, à notre sens, ne sont jamais sans dangers. Enfin, l’insuffisance ou l’inadéquation des réponses proposées par les collaposologues au constat sidérant qu’ils  posent m’inspirent les mêmes interrogations que Blanchot : “pourquoi une question aussi sérieuse puisqu’elle détient l’avenir de l’humanité, question telle qu’y répondre supposerait une pensée radicalement nouvelle, ne renouvelle-t-elle pas le langage qui la porte et ne donne-t-elle lieu qu’à des remarques, soit partiales et, en tout cas, partielles lorsqu’elles sont d’ordre politique, soit émouvantes et pressantes lorsqu’elles sont d’ordre spirituel, mais identiques à celles qu’on entend en vain depuis deux mille ans ? [5]

Notre propos consiste ici davantage à questionner et critiquer les attendus et perspectives tant philosophiques que politiques de ces discours qu’à relativiser leurs prédictions. Notons tout de même que pas plus que les oracles de Nostradamus ou du calendrier maya, la catastrophe nucléaire n’a eu lieu dans les délais annoncés, que l’imminence de la catastrophe écologique est décrétée depuis quarante ou cinquante ans et que le capitalisme déploie une intarissable capacité à surmonter et même s’alimenter de ses crises et limites.

ON A RAISON DE DE REVENDIQUER HUMANISTE

Dès lors que la fin du monde ne relève plus de la foi et de la colère divine ni même des forces de l’univers mais de l’action rationnelle – et excessive – de l’humanité, la “croyance au progrès est la principale victime de ce retournement. Les pensées catastrophistes soulignent en cœur la nécessité de renoncer aux philosophies modernes de l’histoire.[6] A l’instar des intégristes religieux, une certaine radicalité écologique n’hésite pas à condamner l’ensemble de l’héritage des Lumières : la technique, la raison, le progrès, la division du travail, la différenciation des fonctions sociales et l’humain comme finalité de l’organisation collective. La réflexion et l’action militante de ces mouvements ne sont plus menées au nom du bien- être de l’humanité, de son épanouissement harmonieux au sein de son environnement ou des générations futures mais au nom de la nature qui se défend, qui a des leçons de savoir vivre à nous donner et va reprendre ses droits quand l’espèce humaine, ce “cancer de la terre”, aura été domptée ou remise à sa place naturelle.

Si les prophètes de l’effondrement diagnostiquent à juste titre le système économique et son avidité comme le premier responsable de la catastrophe en cours, très vite, c’est la technologie, voire la science en soi, qui est mise au banc des accusés et au ban de leur nouvelle vie. Remettre en question le rapport technique et scientifique au monde, c’est renier ce qui distingue l’humain des autres espèces et, plus loin, la liberté des modernes qui passe par un moment d’arrachement et de rupture avec les ordres naturels, culturels, politiques et religieux dans lesquels elle est aliénée. Blanchot le rappelait déjà à Mounier : “celui qui refuse les dernières conséquences de la technique, doit aussi en refuser les premiers signes, et alors c’est l’homme même, dans sa liberté, dans son devenir, dans son rapport risqué à lui-même, qu’il finira par refuser.[7] Cet arrachement, s’il est la cause d’une exploitation démesurée de la nature, est aussi à l’origine de tout ce que l’umanité a inventé et peut encore inventer de beau et de grand : la médecine, la poésie, la justice, la jouissance, l’encyclopédie, la sécurité sociale, le libre examen, l’éthique… De telle sorte que si la liberté humaine a causé des dégâts graves et pour certains irréversibles dans son entourage, c’est à partir d’elle-même et des fondements de l’humanisme que l’humanité inventera collectivement la manière de les réparer et de les réduire à l’avenir. C’est à partir d’une conscience et d’une recherche collective – actuellement mise à mal par certains rapports de force – autant que du potentiel technique et scientifique des humains que la fin du monde sera évitée et surtout qu’un monde plus juste, plus durable et toujours plus émancipé pourra s’édifier. Un catastrophiste éclairé nous l’accordera : “Avec l’homme, la nature s’est dépassée elle-même, mais elle a aussi pris un risque énorme. Elle l’a cependant  doté de facultés spirituelles, d’une étincelle de sagesse pratique que l’on nomme éthique, et c’est seulement en en faisant bon usage que l’humanité peut espérer mettre  en échec son excès de pouvoir sur les choses et sur elle-même, qui est avant tout pouvoir de destruction.[8] L’humain est encore capable de surprenants dépassements. Il s’agit de l’encourager en donnant un nouveau souffle à l’humanisme, non en le condamnant.

Ce nouveau souffle requiert clairement d’émanciper la technologie du capitalisme et la liberté du marché et donc de rompre l’amalgame entre progrès et croissance ou, inversement, de réassocier le progrès technique au progrès social. C’est ce à quoi invite le philosophe Slavoj Zizek, notamment dans Vivre la fin des temps, et le mouvement des accélérationnistes. C’était déjà un précepte de Walter Benjamin : “parce que la soif de profit de la classe dominante pensait expier sa volonté avec elle, la technique a trahi l’humanité et changé la couche nuptiale en une mer de sang. La domination de la nature, enseignent les impérialistes, est le sens de toute technique. Mais qui voudrait se fier à un maître bastonneur prônant la domination des enfants par les adultes comme le sens de l’éducation […] la technique n’est pas la domination de la nature : mais la maîtrise  de la relation entre la nature et l’humanité. Les hommes en tant qu’espèce se trouvent certes depuis des millénaires à la fin de leur évolution ; mais l’humanité en tant qu’espèce n’en est qu’au début de la sienne.[9]

Réhabiliter l’esprit des Lumières, c’est aussi déconstruire la caricature qui le réduit à un optimisme naïf et une confiance aveugle en le progrès et le pouvoir de la raison. Michaël Fœssel rappelle que la Modernité s’est précisément développée suite à la découverte de la finitude du monde, de la fin d’un cosmos éternel et régi par dieu. De Hobbes à Kant, on ne trouve “aucune trace d’une confiance naïve dans les facultés de la raison mais, au contraire, une tentative pour rendre les attentes politiques compatibles avec la finitude humaine.[10]

DE LA PHILOSOPHIE DE LA VIE AU DEUIL DE LA POLITIQUE

Le terme “effondrement” a été choisi par les collapsologues pour provoquer un choc et un déclic. Mais un déclic vers quoi ? Quand on s’intéresse aux réponses et solutions qu’ils proposent, le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles sont infimes et intimes, nullement à la hauteur ni à la dimension structurelle du constat posé.

On ne trouve dans cette littérature quasiment aucune solution politique. Tout d’abord parce que loge au cœur de tout catastrophisme et vitalisme une tendance à l’ontologisation de la politique et à la naturalisation des processus humains. Dans ces “récits sans peuple”, règne une confusion permanente entre des phénomènes naturels irréversibles et d’autres évolutions dépendant de l’intervention humaine et susceptibles d’être inversées. Une forme de fatalisme aussi puisque lorsqu’on est certain de la fin du monde, il n’y a plus rien à faire sinon l’attendre.

Cette absence de lecture politique du problème amène les collapsologues à ressasser que “nous sommes tous dans le même bateau” (dès l’exergue de Comment tout peut s’effondrer). Or, nous sommes bien tous sur le même océan mais certains s’y prélassent dans un yacht privé, d’autres se font exploiter sur un pétrolier qui parfois coule et d’autres encore chavirent avec leurs pateras en se faisant mitrailler par les gardes-frontières. À quelques exceptions près, dont par chez nous Renaud Duterme [11], les nouveaux prédicateurs de la fin ne prennent nullement en compte les rapports de forces et les antagonismes qui structurent et divisent la société. Pourtant, la plupart des menaces qui pèsent sur l’avenir résultent de l’exploitation éhontée des ressources et des humains par une minorité et une dérégulation à tout va. Cet aspect de la critique est judicieusement étayé dans l’étude de Jérémie Cravatte : “Or, le problème des prétendues “élites”, quel que soit leur niveau d’inconscience et/ou de cynisme, n’est pas leur “déni”, mais leur intérêt à ce que rien de fondamental ne change. Il ne s’agit pas d’un problème de personnes (sinon les classes ne se reproduiraient pas aussi facilement), mais de position sociale.[12] Et nous retrouvons ici Blanchot qui, dans le contexte de l’époque, reprochait à Jaspers de craindre plus encore que la fin du monde, l’avènement du communisme. En restant dans la logique capitaliste, “on a d’ores et déjà ruiné la thèse du tournant décisif.[13]

Dès lors que la collapsologie ne propose pas de perspectives politiques et structurelles, ses réponses à la catastrophe se placent principalement sur le plan individuel de la débrouillardise, du sauve qui peut et de la résignation. “Ne plus prévoir et réagir, mais ressentir et s’adapter” telle est l’invitation, ici de Vincent Wattelet du réseau transition.be.[14] Les propositions les plus en vogue dans les nébuleuses de l’effondrement sont la création de petites communautés résilientes, le survivalisme et le développement spirituel. À chacun de choisir sa réponse qui, à entendre Servigne, se valent toutes mêmes lorsqu’elles émanent ou se rapprochent de l’extrême droite, mais relèvent selon nous de l’emplâtre sur une jambe de bois : cultiver son potager, apprendre la chasse ou l’autodéfense, amasser des vivres, construire un abri survivaliste, participer à une initiative de transition, approfondir sa spiritualité dans une transition intérieure… Cette dernière se confirme, dans le dernier ouvrage des auteurs[15], comme la voie principale pour faire face à l’effondrement inéluctable. On ne changera pas le cours des choses, il ne reste plus qu’à effectuer le travail de deuil et se préparer intérieurement – à l’aide d’introspection, de dialogue avec les arbres, de biomimétisme ou de coach et gourous en tous genre… – à vivre un avenir post-civilisation thermo-industrielle, autrement dit un retour en arrière ou à la nature en oubliant tous les acquis de la Modernité.


Pour reprendre la métaphore de l’incendie, si les Colibris nous appellent à faire notre part individuellement plutôt que le nécessaire collectivement, les récits collapsos nous appellent (individuellement et collectivement) à accepter l’incendie et à préparer la renaissance qui y fera suite.[16] La renaissance en question doit s’entendre au niveau biologique. C’est la vie, le vivant en général, qui ressuscitera sur de nouvelles bases, pas l’organisation sociale.

Au même titre que le retour en force de l’intégrisme religieux, le succès actuel du New Age, notamment dans sa dimension écologique, corrobore les analyses des Fanatiques de l’apocalypse qui appliquaient leurs “normes avec intransigeance, se refusaient absolument à faire la part des choses. Les hordes messianiques étaient en quête de chefs dignes de leur réputation, d’être purement spirituels, étrangers à tout souci et à tout calcul matériel […] Si illusoire qu’il fut, ce rêve leur apportait un tel soulagement émotionnel qu’elles ne pouvaient plus vivre qu’à travers lui et se montraient parfaitement disposées à mourir pour lui.[17] Et Jaspers, lui aussi, face à la menace atomique, posait l’alternative : soit l’humain disparaîtra, soit il se transformera profondément par une “conversion tout individuelle”. Dans une critique acerbe et parfois de mauvais compte, Daniel Tanuro a décrypté toutes les références mystiques et spirtuelles, souvent douteuses et réactionnaires (Mircea Eliade, Gusatve Jung, Dimitri Orlov, les entraînements des “nouveaux guerriers”…), qui inspirent les recommandations et le dernier ouvrage des collapsosophes.[18]

Quand ils évoquent des perspectives plus collectives, Pablo Servigne et Raphaël Stevens encouragent les mouvements  de  la décroissance et de la transition, en souhaitant qu’ils se coordonnent à plus grande échelle. En matière de mesures structurelles, ils se réfèrent aux périodes de guerre – Servigne espère d’ailleurs que l’armée, dont c’est le rôle à ses yeux, soit en train de se préparer aux conséquences d’un effondrement – et envisagent des politiques de rationnement.

L’INVENTION D’UN MONDE RENOUVELÉ

Nous nous accordons avec la plupart des collapsologues pour affirmer que c’est moins la fin du monde que d’un monde que nous sommes en train de vivre. En revanche, nous sommes en désaccord sur le monde qui viendra ensuite et ce qu’il faut faire pour le faire advenir. Nous refusons d’attendre l’effondrement avec résignation, sagesse intérieure et réflexe de survie. Nous ne pouvons nous résoudre à remettre nos espoirs de changement sur la puissance de la vie qui renaîtra de ses cendres lorsque la civilisation thermo-industrielle ne sera plus. Nous nous méfions de toute introspection spirituelle qui détache du monde qu’il nous faut continuer à changer. Nous nous étonnons aussi que des logiques contestées dans le champ social (l’austérité, la limitation des dépenses plutôt que l’augmentation des ressources) et sécuritaire (la panique, l’émocratie, l’immunité, l’état d’urgence) se trouvent accueillies sans la moindre critique dans le champ écologique.

Le monde dont on attend fiévreusement la disparition n’est pas le même que celui dont on espère qu’il se transformera vers le mieux. Le premier désigne un ensemble clôt sur lui-même que toute perturbation ferait disparaître. […] Il en va tout autrement du réel présupposé par l’idée de progrès. Parce qu’il est fondamentalement indéterminé ce monde peut devenir la scène d’un changement radical sans risquer de succomber.[19] Étant donné l’ampleur des dégâts causés par l’organisation actuelle du monde devenue incapable de remplir ses finalités collectives, étant donné l’interconnexion de toutes les questions et de tous les paramètres, un changement de monde nécessite une conception globale et une action radicale, qui conservent les acquis de la longue histoire de l’émancipation et renverse les mécanismes de domination et de destruction.

Nous n’avons pas de solution  toute faite  à proposer. Il ne peut y en avoir puisque tout est en train de changer. Mais nous y travaillons. Dans les grandes lignes, l’enjeu consiste à mettre en place un contrôle collectif et démocratique, à petite et grande échelle, de l’utilisation des ressources et de la production et distribution des biens afin d’assurer le bien-être de tous, l’égalité, la solidarité et l’avenir de la planète. Ce qui nécessite de réinventer des instances politiques et de renverser les rapports de force actuels puisque les gouvernements n’ont plus aucune maîtrise ni sur l’économie ni sur nombre de phénomènes globalisés. Ce qui requiert aussi de remettre la recherche et la technologie au service de l’humanité et de son avenir plutôt que du profit à court terme. Ce qui implique d’en finir avec le capitalisme…


1 Norman Cohn, Les fanatiques de l’apocalypse. Courants millénaristes révolutionnaires du XIe au XVIe siècle, trad. de l’anglais par S. Clemendot, éd Aden, 2010 (1957).

2 Ces néologismes et cette nouvelle discipline à la prétention scientifique ont été inventés par Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle dans leurs ouvrages parus aux éditions du Seuil : Comment tout peut s’effondrer (2015) et Une autre fin du monde est possible (2018).

3 Dans son livre fondateur sur le sujet, il cite une équipe internationale de 24 chercheurs qui annonce la fin du monde pour 2100 (Comment tout peut s’effondrer ?, p. 92).

4 Karl Jaspers, La bombe atomique et l’avenir de l’homme, trad. de l’allemand par E. Saget, éd. Buchet/Chastel, 1963 (1985).

5 Maurice Blanchot, “L’Apocalypse déçoit”, in L’amitié, Gallimard, 1971, p.120.

6 Michaël Fœssel, Après la fin du monde. Critique de la raison apocalyptique, Seuil, 2012, p. 29

7 Maurice Blanchot, op. cit., p. 122.

8 Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé, Seuil, 2002, pp. 17-18.

9 Walter Benjamin, “Sens unique” (1928) repris dans le recueil Critique et utopie, trad. de l’allemand par P. Ivernel, éd. Payot & Rivages, 2012, p. 139.

10 Michael Fœssel, op. cit., p. 56. Et page 48 : “…la fin du monde n’est ni un reliquat religieux, ni une possibilité seulement réalisée à l’âge contemporain. Elle désigne un défi que les Temps modernes ont affronté avec d’autant plus de lucidité qu’ils ont eu conscience de l’avoir relancé.”

11…le grand apport des théoriciens de l’effondrement est d’insister sur le caractère systémique de ces crises, à savoir leur interconnexion mutuelle. […] la grande faiblesse de la plupart de ces théoriciens est d’omettre le lien pourtant essentiel entre ces crises et le système capitaliste […ce qui…] risque fort de nous conduire à des alternatives, sinon stériles, du moins grandement insuffisantes.” (Renaud Duterme, De quoi l’effondrement est-il le nom ?, éd. Utopia, 2016, pp. 85,86.

12 Jérémie Cravatte, L’effondrement, parlons-en… Les limites de la “collapsologie”, Barricade, Étude 2019, pp. 25, 28.

13 Maurice Blanchot, op. cit., p. 122.

14 Cité par Jérémie Cravatte, op. cit., p. 25. Servigne et Stevens ne disent pas autre chose : “Il faut plutôt lâcher prise et passer d’un mode  “observer, analyser, commander  et contrôler” à un mode “expérimenter, agir, ressentir et ajuster”. Ouvrir la raison à l’intuition. En collapsologie, c’est l’intuition – nourrie par de solides connaissances – qui sera donc primordiale.” (op. cit., p. 142).

15 Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle Une autre fin du monde est possible. Vivre l’effondrement et pas seulement y survivre, Seuil, 2018.

16 Jérémie Cravatte, op. cit., p. 20.

17 Norman Cohn, op. cit., pp. 101-102, 109

18 Daniel Tanuro, “La plongée des “collapsologues” dans la régression archaïque”, publié sur le site www.gaucheanticapitaliste.org le 26 février 2019.

19 Michaël Fœssel, op. cit., pp. 68-69.


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