Texte à paraître en septembre 2017 sur l’album La mère de nos mères

Merci la vie. Merci la puissance surgalactique survitaminée surétincelante supercéleste qui supervise tout.

Merci notre bonne étoile. Merci les étoiles qui, certains soirs d’été, loin des lumières infatigables de la ville, nous rassurent, nous rappellent qu’on n’est rien.

Merci aux antidep qui nous empêchent de voir les vides, aux antirides qui nous protègent des trous, à l’acide qui nous détartre le chagrin, au speed qui nous éloigne de nous.

Merci au 3ème millénaire de nous rendre nanotechnologiques, sécuritaires, binaires, bioniques, amnésiques, la mémoire en tarte tatin.

Merci à ma mère d’avoir couché ce jour-là avec mon père, à mes grands-mères d’avoir couché ce jour-là avec mes grands pères, chacune avec son grand-père; enfin, les miens. Enfin, chacune le sien quoi, enfin…

Merci, à cette kyrielle d’ancêtres redevenus poussière qui ont couché ce jour là avec leur conjoint, officiel ou pas, leur conjointe fidèle ou pas.

Merci au spermatozoïde gagnant de ne s’être pas découragé dans la dernière ligne droite ou sinueuse, peu importe, merci d’avoir franchi la porte, vertueuse ou pas.

Merci au confort moderne qui permet à la vaisselle de se laver seule offrant des coïts plus fréquents, à deux, à trois ou seul, orgasmique ou pas, virtuel ou pas.

Merci aux  moyens  de  contraception  moderne  qui  régulent  les rencontres de gamètes, merci aux moyens de conception moderne qui romantisent les éprouvettes. Merci la pilule, même si ça bousille nos instincts et nos hormone.

Merci aux hormones de secouer la vie, de nous fukushimer d’adrénaline, de nous gargariser de prolactine, de nous faire tomber vers les étoiles. Merci la communication moderne qui nous fait rencontrer l’âme soeur sur la toile.

Merci à la Communauté européenne de ne pas avoir réglementé le taux d’hormones, ou pas encore, ou pas tout à fait, merci monsanto d’avancer l’âge de nos pubertés.

Merci les dinosaures. Merci la fin des dinosaures et ce supposé météorite qui leur a rétamé la face et laissé la place à l’homme, en résumé.

Mais si un météorite résume l’Humanité et laisse la place aux abeilles ? Aux coquelicots ? Et si les coquelicots météoritent les dinosaures, si les abeilles déshéritent la mort.

Et si le sort inhume l’Homme… Et si les hormones se dinosaurent, et si la somme de nos dieux nous divise, si le moins se multiplie, si la fin ne fait l’ombre d’un pli.

Et si les étoiles couchent avec mon grand-père. Et si la puissance surgalactique mange la poussière. Et si le bigbang se coquelicote.

Merci la vie qui tournicote autour du pot. Merci la vie qui azote l’H20. Merci la vie qui bécote nos vieux os. Merci la vie qui dénote du chaos.

Merci la vie et ses contrastes. Même si l’avis de ces cons de
raciste nous ménopausent l’âme.
Nous rongent l’optimisme. Nous transforment en isme.
Nous transforment en shisme de nous-mêmes.
En Nième blasphème,
Prisme déformant de la haine originelle.

Originellement contrastant
Dinosaurement compliqué
Magnétiquement opposé
Solairement incongru
Minusculement ridicule
Drôlement banal
Galactiquement optimiste
Mortellement vivant
Absurdement simple
Humainement sinueux
Poétiquement correct

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