L’écologie est omniprésente dans les manifestations, les déclarations politiques et les études scientifiques. C’est très bien ainsi. Obnubilée par la recherche du profit, notre société ultraconsomme, vit à crédit et détruit notre planète. Il est donc urgent de réagir audelà des récupérations purement politiciennes. Mais jusqu’où pouvons-nous aller, dans le labyrinthe institutionnel belge ? Et jusqu’où voulons-nous aller sans remettre en cause certains acquis fondamentaux ?

Si d’aucuns considèrent l’écologisme comme une priorité physique ou biologique devant le vivre-ensemble, nous voyons, pour notre part, la laïcité et le “libre-ensemble” comme un pilier démocratique sur lequel repose la possibilité d’un débat sain et serein sur les questions environnementales. L’humanité est confrontée à de nouveaux enjeux d’ampleur globale qui nécessitent un humanisme inclusif à la recherche de solutions communes et détaché de toutes considérations partisanes ou intéressées. Il est primordial que notre conception politique de la laïcité reste sur un pied d’égalité avec le logos écologique. Notre objectif est davantage d’offrir une perspective complémentaire à celle des militants pour le climat que d’offrir un discours alternatif qui chercherait à hiérarchiser les combats. Bref, nous voulons rappeler l’importance d’une attitude humaniste, responsable, scientifique et exempte de tout dogmatisme.

Notre approche systémique du monde nous amène à situer le discours sur l’environnement dans une perspective naturaliste, non-idéologique, non-moralisatrice et qui ne vise pas à minimiser l’importance des luttes socio-économiques plus traditionnelles. Il s’agit notamment d’interroger l’état des droits et libertés, autant sur le plan théorique que pratique, à travers le prisme écologique. C’est pour nous l’occasion d’offrir un discours distinct de ceux des religions ou du grand capital qui ont parfois tendance à flirter avec un certain populisme lorsqu’ils abordent les questions écologiques.

Si certaines déclinaisons des enjeux écologiques trouvent leur place dans les pages de ce numéro et d’autres pas, c’est parce que son fil conducteur est tissé par les questionnements liés au lien entre les humains eux-mêmes, dans leur rapport à l’environnement, ainsi qu’au rôle que les principes laïques peuvent et doivent jouer dans les débats et la lutte pour la démocratisation de ceux-ci. Répondre à ces questions exige aussi de se confronter aux limites de notre discours et à la discipline intellectuelle que nous nous devons d’observer. Ce numéro se veut l’occasion d’utiliser la méthode libre-exaministe pour aborder la question du rapport entre l’humain et son environnement, tout en nous questionnant nous-mêmes.

Comme d’habitude, nous espérons sincèrement que ce numéro de Bruxelles Laïque Échos suscitera des réactions, du débat, voire même quelques remises en question. Le thème de l’environnement mérite de valoriser ce qui nous est commun à tous, au-delà de nos clivages et de nos égoïsmes.

Nous vous souhaitons de fructueuses réflexions pendant la saison estivale !

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