INTERVIEW : HÉLÈNE CAELS – ENSEIGNANTE ET REPRÉSENTANTE DE L’ASSOCIATION DES PROFESSEURS DE PHILOSOPHIE ET CITOYENNETÉ

par | BLE, ÉCOLE, Education, Laïcité

« Avec les fake news, l’IA, la désinformation, c’est encore plus crucial de former les jeunes à l’esprit critique. Mais on ne s’en donne pas les moyens. On dit qu’on veut des citoyens éclairés, mais dans les faits, on ne fait pas ce qu’il faut. Il faut une réaction politique. Il faut repenser l’école ». Extrait

Adam Gigan (AG) : Pouvez-vous brièvement présenter l’Association des Professeurs de Philosophie et Citoyenneté (CPC), les raisons de sa création en 2020 et le rôle qu’elle entend jouer aujourd’hui ?

Hélène Caels (HC) :
Moi, je suis enseignante à Bruxelles et je représente l’Association des Professeurs de Philosophie et Citoyenneté. L’association réunit les enseignants de philosophie, mais aussi tous les citoyens concernés par la question : parents, directeurs d’école, amis… On défend un enseignement qualitatif de la philosophie et de la citoyenneté en Belgique francophone. On est une association indépendante et apolitique, fondée en 2020 par trois enseignants.

C’est suite à la mise sur pied d’un groupe de travail parlementaire en 2020, qui questionnait l’extension des cours de philosophie et citoyenneté, qu’il nous a semblé important de nous réunir pour porter une voix commune sur les réalités du terrain.

On a différents rôles : rassembler les enseignants, organiser des rencontres, défendre leurs intérêts pour améliorer leurs conditions de travail et mener des actions de lobbying envers les politiques. On a récemment rencontré les chefs de cabinet de la Fédération Wallonie-Bruxelles, on a été reçu par la ministre Glatigny, et on publie des cartes blanches, notamment dans La Libre, la revue Éduquer.

 
AG : Quel est, selon vous, le rôle fondamental du cours de philosophie et citoyenneté (CPC) aujourd’hui ? Pourquoi est-il essentiel pour développer l’esprit critique des élèves ? Et en quoi le CPC permet-il de le faire d’une manière que les autres disciplines ne permettent pas ?

HC : On se rend compte qu’aujourd’hui, les jeunes sont face à de nombreuses informations qui peuvent être manipulatrices ou des sources qui essayent un petit peu de les influencer. Donc, on se rend compte que c’est très important qu’ils puissent s’en prémunir et s’en protéger. Par conséquent, le CPC est un des rares espaces, pas le seul espace, mais c’est un des rares espaces où on peut dialoguer et réfléchir de manière pédagogique et en groupe sur des questions de société de manière générale. C’est la raison pour laquelle, on essaye de leur faire réfléchir en leur donnant des outils qui sont principalement issus de la démarche philosophique, à savoir premièrement le questionnement, remettre les choses en doute, pas forcément un doute excessif, mais en tout cas au moins douter peut-être des informations ou des sources. Il y a tout un volet aussi d’éducation aux médias ou un axe plus démocratique, comment fonctionne la démocratie de manière générale, quels sont ses leviers. En somme, ça demande de pratiquer cette méthode philosophique, par exemple, en se positionnant, en argumentant ou en tout cas en apprenant à argumenter, peut-être approcher la nuance et la complexité des sujets de société de manière générale.


AG : Selon vous, quels sont les thèmes ou compétences prioritaires à aborder dans ce cours, au regard des enjeux actuels comme les conflits internationaux, les problèmes de démocratie, le vivre-ensemble ? Est-ce que le programme permet d’aborder ces sujets ou est-il trop rigide ?


HC : Oui, on a de nombreux sujets qui sont abordés au cours de philosophie et citoyenneté qui sont des sujets sociétaux de manière générale. Au final, nous, ce qui nous intéresse, c’est de développer l’esprit critique des jeunes. Ce qui fait, qu’on aborde les questions primordiales, comme celles du changement climatique, de la liberté d’expression ou des questions plus éthiques, comme les mères porteuses, l’interruption volontaire de grossesse, etc. Ou même encore des conflits dans le monde liés à l’actualité. En fait, ce programme, il est très, très large. Mais c’est surtout comment est-ce qu’on va réussir à développer la capacité réflexive des élèves face aux sujets qui les entourent de manière générale. Notre but, vraiment, grâce à la méthode et aux outils de la démarche philosophique, c’est d’essayer de réfléchir sur ces questions-là. Cet espace représente vraiment l’un des rares endroits où on peut réfléchir, par exemple, sur des questions d’actualité. Alors, on ne le fait pas tout le temps, mais quand c’est pertinent, on essaie d’amener un petit peu d’informations, d’abord sur un sujet, pour après pouvoir se positionner et puis argumenter, voir quels sont les différents points de vue et comme ça dérouler un peu la démarche philosophique. Finalement, le programme est assez large et on a une certaine liberté pédagogique aussi en tant qu’enseignant qui est plutôt positive pour aborder ce genre de questions.


AG : Est-ce que vous et vos collègues avez observé des effets concrets de cet enseignement sur les élèves ? Est-ce qu’il y a un impact, même à long terme ?


HC : Oui, il y a un changement qui est notable, mais c’est sur le long terme. Il faut être assez patient parce qu’on n’a qu’une période par semaine et donc notre enseignement est assez dilué tout au long de l’année. Mais on se rend compte que, déjà, le fait d’avoir un cours où les élèves sont rassemblés, mais avec peut-être des convictions, des avis, des origines différentes et de parler de sujets communs, déjà, ils peuvent être face à la plurivocité des points de vue et de se rendre compte que tout le monde ne pense pas de la même manière et de pouvoir après réagir, ajuster et de nouveau argumenter par rapport à ça. Car il y a des effets, mais qui prennent du temps. C’est pourquoi il faut avoir une vision à long terme. L’avantage, c’est que le cours de philosophie et citoyenneté en Belgique est enseigné dès la première primaire, en commençant à cinq ou six ans… Et se terminant en rhéto. Jusque l’âge de 18 ans, on a cette heure unique de philosophie et citoyenneté avec les élèves dans l’enseignement officiel, en tout cas, vu qu’il y a encore une distinction avec l’enseignement libre qui, lui, a une vision plus transversale. Il n’y a pas d’heures à proprement parler de philosophie et de citoyenneté, mais cette éducation serait diluée un petit peu dans tous les cours de la grille horaire.


AG : Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule période hebdomadaire. Pourquoi est-ce insuffisant ? Et pourquoi plaidez-vous pour son extension à deux heures par semaine ? Est-ce que ce serait suffisant ?


HC : Étant donné que nous ne disposons que d’une heure par semaine, quel que soit le cours enseigné, géographie, histoire ou autre, nous nous heurtons à de réelles limites pédagogiques. On perd beaucoup de temps, naturellement, à prendre les présences, à ouvrir son cours, rentrer dans la matière, faire le rappel de la semaine d’avant, donc pas du cours de la veille, mais du cours de la semaine qui précède. Et donc, on est vraiment face, pour les élèves, à des modalités d’apprentissage qui sont clairement insuffisantes, même si l’enseignant met beaucoup de volonté. Une période par semaine, ce n’est pas suffisant. Ça, c’est pour les élèves. Mais après, au niveau de la société, il y a des enjeux qui sont primordiaux, car si on veut former des citoyens réflexifs et critiques par rapport à la société, il faut aussi s’en donner les moyens. Pour l’instant, les enjeux sont totalement disproportionnés et j’ai l’impression qu’ils se renforcent avec les années. Pourtant, les moyens restent ridicules. Alors, au niveau de la société, je pense qu’il est vraiment primordial d’offrir un plus grand espace d’échange et de réflexion sur ces questions-là, ce qui me semble primordial pour la société et les enseignants aussi qui vivent dans des conditions de travail précaires. Par exemple, pour un temps plein, prenons 20 heures par semaine pour un prof de secondaire supérieur. Cela signifie qu’il a 20 classes. Comparativement à un autre enseignant, toujours dans le secondaire, il aurait, en français ou maths, 4 heures par semaine, donc 4 classes, ce qui démultiplie tout. Tout est 4 à 5 fois plus élevé en termes de réunion de parents, bulletins, évaluations. Quand on évalue nos élèves, nous nous retrouvons avec 500 évaluations à corriger, idem pour les examens et les conseils de classe. On est toujours les premiers en réunion et les derniers à partir, parce qu’en fait, on couvre toute l’école. Quand on a la chance d’avoir qu’une seule école, ou alors, la plupart des enseignants de CPC sont sur plusieurs établissements. Ils sont dans les transports pour passer d’une école à l’autre au lieu d’avoir une pause. On se rend compte que les conditions de travail des enseignants de philosophie et citoyenneté sont vraiment précaires. Et le mot est vraiment important. Parce que, premièrement, le métier d’enseignant n’est pas facile. Il y a déjà une pénurie. Mais les enseignants de CPC, depuis la création du cours en 2016 en primaire et 2017 en secondaire, vivent vraiment des conditions de travail extrêmement difficiles et qui sont tout à fait disproportionnées par rapport aux enjeux de la société.


AG : Et donc, est-ce que vous devez souvent réduire le contenu de vos cours, vu le peu de temps disponible ?


HC : Oui, clairement. Le programme est ambitieux : on est censé voir trois grandes thématiques par an, mais dans les faits, on n’en aborde que deux. On préfère traiter deux thèmes en profondeur plutôt que trois en surface. Quand l’actualité impose un sujet, on essaye d’y répondre, même si ça désorganise un peu la progression. Mais on considère que c’est notre devoir pédagogique d’aborder ces sujets.


AG : Est-ce que, malgré tout cela, le cours a trouvé sa place dans l’école ? Ou reste-t-il marginalisé ?


HC : Au début, c’était très difficile. On avait remplacé une heure de religion ou de morale que les élèves appréciaient, par un cours où il faut réfléchir. Forcément cela a généré, de la résistance. Il fallait sans cesse expliquer, justifier le cours, même en plein milieu d’année. Mais petit à petit, le cours a gagné en légitimité.

Cependant, il reste un manque de reconnaissance : du cours et de la fonction. Parce que le volume horaire est faible, on considère ce cours comme moins important. Si on passait à quatre heures par semaine, tout d’un coup, le regard changerait. L’importance perçue est liée au nombre d’heures, pas au contenu.

Il faut du courage politique pour affirmer que ce cours est essentiel. Or, la dernière déclaration de politique communautaire ne parle plus d’extension, mais de modification du contenu, comme intégrer un dialogue interconfessionnel. Ce serait une transformation profonde du cours, et un vrai danger.


AG : Et que répondez-vous aux critiques selon lesquelles ce cours ferait concurrence aux cours de religion ou à d’autres matières “utiles” ?


HC : Je pense que le cours de philosophie et citoyenneté est utile, comme un cours d’histoire ou de géographie. Il ne faut pas hiérarchiser les cours. Depuis sa création, on nous oppose aux cours de religion ou de morale. Mais en fait, on devrait nous associer aux sciences humaines. Notre approche est neutre, ce n’est pas un cours idéologique.

Il faut sortir de cette logique d’opposition et se poser une vraie question : qu’est-ce qu’on veut pour l’école ? Quels élèves voulons-nous former ? Des citoyens critiques et éclairés ? Alors il faut donner les moyens pour cela. Et donc, deux heures de philosophie citoyenneté, c’est indispensable. C’est une urgence.


AG : On va maintenant aborder la question de la précarité du statut des enseignants, en particulier ceux de philosophie et citoyenneté. On l’a déjà évoqué, mais cela représente un vrai frein à la qualité de l’enseignement. Un enseignant peut gérer plusieurs centaines d’élèves sur plusieurs établissements. Quelles conséquences cela a-t-il concrètement sur la qualité de l’enseignement et la charge mentale des enseignants ? Pouvez-vous nous donner des exemples concrets ?


HC : Comme je l’ai dit, nous n’avons qu’une heure par semaine. Mais avoir 500 élèves signifie qu’à chaque 45 minutes, on passe à une autre classe. On peut avoir jusqu’à sept classes différentes par jour. Et souvent, dans plusieurs établissements, ce qui est extrêmement épuisant. Aucun cours ne peut se développer convenablement dans de telles conditions, même à une heure par semaine. Et encore moins quand on aborde des sujets sensibles, polémiques. On ne s’autocensure pas, on aborde ces sujets, mais ça demande du courage, beaucoup d’investissement et d’énergie. Par exemple, après les attentats contre Charlie Hebdo, certains élèves disaient : « Ils l’ont bien cherché ». Il faut réussir à se positionner, à ne pas répondre de façon frontale, à amener progressivement les éléments factuels, parce qu’ils sont dans l’émotion, formés par les réseaux sociaux. Ils n’ont pas encore ce recul rationnel, et c’est ce qu’on essaye de développer. Mais c’est très exigeant. Un débat tendu avec une classe, c’est déjà fatigant. Et ensuite, il faut enchaîner avec six autres classes. Beaucoup d’enseignants de philosophie sont découragés, partent à mi-temps ou abandonnent. On n’a pas de chiffres précis, mais dans une enquête qu’on a menée l’an dernier, on a reçu plus de 200 témoignages : un sentiment très clair d’épuisement, d’abandon. Après huit ans d’existence, cette situation n’est plus tenable.

La question de la formation initiale et continue
AG : Passons à la formation initiale et continue pour devenir enseignant en philosophie et citoyenneté. C’est un parcours semé d’embûches. Quelles sont les voies d’accès aujourd’hui ? Et comment la suppression du certificat en didactique impacte-t-elle la profession et la pénurie actuelle ?


HC : Grosse question ! Alors, pour enseigner en primaire, depuis 2021, le certificat en didactique de la philosophie est inclus dans la formation des instituteurs. Tous les instituteurs diplômés depuis 2021 peuvent enseigner le cours. Mais, entre avoir une seule classe ou en avoir 20, le choix est vite fait.

Avant 2021, il fallait avoir un certificat spécifique. Pour le secondaire inférieur (AESI), il faut une formation pour être enseignant, avec une option français ou sciences humaines, un titre pédagogique, et le certificat en didactique.

Pour le secondaire supérieur (AESS), il faut en plus un master en philosophie. Depuis 2017, ce certificat est intégré dans le master. D’autres enseignants avec des masters en droit, éthique, sciences politiques, sociologie, etc., peuvent aussi enseigner, avec le titre pédagogique et le certificat. Ce sont les titres requis. En titre suffisant, c’est encore plus large : anthropologie, communication, criminologie, journalisme, etc. Mais il faut toujours ce certificat de didactique. Le problème, c’est que ce certificat n’est plus financé. Il a été mis en place au départ pour accompagner la transition des profs de religion/morale vers ce nouveau cours. Mais aujourd’hui, il est très difficile à trouver. À l’ULiège, ils ont voulu le relancer, mais ont dû annuler faute de participants. À l’UCL, ce serait en discussion, mais rien n’est sûr. On se retrouve dans une situation absurde : pénurie d’enseignants, épuisement des enseignants en place, et impossibilité de former les nouveaux.


AG : Quelles pistes recommanderiez-vous, ou que recommande l’association, pour soutenir les enseignants en poste et ceux qui voudraient rejoindre la profession ?


HC : On agit à plusieurs niveaux, d’abord, institutionnellement : en 2021, une résolution parlementaire a été votée pour étendre le cours à deux périodes hebdomadaires dans l’enseignement officiel. Mais cette résolution n’est pas contraignante, et elle n’est plus mentionnée dans la nouvelle déclaration de politique communautaire. Pire, le cours est attaqué. Notre premier axe consiste à remettre cette résolution au centre du débat démocratique. Ensuite, politiquement : on rencontre les chefs de parti, les députés, les cabinets. On a été reçus en février par le cabinet de la ministre de l’Enseignement, mais il n’y a pas eu beaucoup de suivi. C’est un travail de lobbying discret, mais constant.

On agit aussi au niveau médiatique : cartes blanches dans La Libre, participation à des ateliers ou formations dans les institutions laïques comme au CAL, etc. Et enfin, on travaille avec les citoyens : on explique notre plaidoyer, on informe les parents qui souvent ne comprennent pas encore l’enjeu du cours, comme les parents qui ne comprennent pas vraiment l’enjeu du cours. On envisage aussi une pétition. Tout cela est en construction.


Défis contemporains : fake news, IA, esprit critique


AG : On termine avec un volet plus contemporain. L’intelligence artificielle générative bouleverse notre rapport à l’information. Quel impact cela peut-il avoir sur le développement de l’esprit critique des élèves ? Et l’IA peut-elle aussi devenir un levier pédagogique ?


HC : L’IA générative, utilisée par les élèves, pose problème. D’un côté, c’est performant technologiquement. Mais pédagogiquement, elle dépossède les élèves de l’acte de penser. Ils croient que la machine pense pour eux. Ils ne savent pas que ce sont des algorithmes, que les réponses sont statistiques, qu’il peut y avoir des “hallucinations”.

Ce qui va à l’encontre du développement de l’esprit critique. Ils sautent les étapes du raisonnement. Ils valident ce que dit la machine, sans recul. On ne peut plus donner de devoirs à domicile : tout est généré. On doit tout faire en classe, donc on perd du temps.

Bien sûr qu’il faut les former à utiliser cet outil. Mais pas n’importe comment. Peut-être dans un cours d’informatique, ou à l’université. Mais pas au détriment du développement de leur propre pensée. Or, c’est exactement ce qu’on essaye de faire dans notre cours. Par conséquent, l’IA n’est pas, à ce jour, un levier pédagogique selon une vision plus critique. On ne peut plus donner de devoirs à domicile, donc on les fait en classe, sinon ils utilisent l’IA pour les faire.



AG : Et face à la prolifération des fake news, quel rôle peut jouer ce cours ?


HC : Un rôle fondamental. Les élèves utilisent les réseaux sociaux comme première source d’information. Ils confondent faits et opinions. Ils ne vérifient pas leurs sources. Ils sont enfermés dans des bulles informationnelles qui confirment leurs propres valeurs. Le cours de philosophie et citoyenneté permet d’élargir les points de vue, d’apprendre à distinguer une bonne source d’une mauvaise, un fait d’une opinion. On travaille en partenariat avec d’autres disciplines : français, droit, etc. On apprend à douter, à prendre du recul, à vérifier les sources. Mais de nouveau, une heure, ce n’est pas suffisant. Et quand la ministre parle d’éducation aux médias, elle ne parle même pas du cours de philosophie. Pourtant, on a déjà un outil, des profs, des élèves. Mais on ne les utilise pas. C’est un vrai fléau, même chez les adultes.


AG : En conclusion : tous ces enjeux, qu’ils soient politiques, sociaux ou technologiques, renforcent-ils la nécessité de revaloriser ce cours ?


HC : Oui. Avec les fake news, l’IA, la désinformation, c’est encore plus crucial de former les jeunes à l’esprit critique. Mais on ne s’en donne pas les moyens. On dit qu’on veut des citoyens éclairés, mais dans les faits, on ne fait pas ce qu’il faut. Il faut une réaction politique. Il faut repenser l’école. Le cours de philosophie n’est qu’un outil parmi d’autres, mais il est essentiel. Cette démarche critique, cette capacité à nuancer, à penser la complexité, c’est fondamental. Et ça doit être enseigné à tous les âges, tout au long de la vie.

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